1 – Les tarifs “touristiques” de la Choza de Oscar

Deuxième et dernière soirée à Puno. Après une journée tranquille, mais néanmoins riche en émotions (cf. notamment notre mésaventure sur les Islas Uros), nous décidons d’aller manger dans une pollería – un restaurant où l’on mange essentiellement du poulet rôti. Nous en avons vu plusieurs dans le quartier de notre hôtel, mais nous demandons néanmoins au réceptionniste s’il a une recommandation particulière. Il nous oriente vers la Choza de Oscar, un établissement que nous ne connaissons pas – nous choisissons de lui faire confiance.

Nous entrons (il y a pas mal de locaux en train de manger, ce qui doit être un bon signe), et nous repérons d’emblée le panneau “promo” ci-dessous: 13,5 soles pour un 1/4 de poulet – parfait, c’est ce qu’on va prendre!

Un serveur spécifique (appelé en renfort par ses collègues – sans doute parce qu’il est le seul qui parle anglais, et que nous avons des têtes de touristes…) nous installe à table et nous donne la carte. Première indication de quelque chose de louche: personne d’autre, autour de nous, n’a de carte devant lui…

Nous feuilletons la carte et repérons le 1/4 de poulet: 25 soles! Eh bien, ils sont gonflés. Lorsque le serveur revient près de nous, nous lui montrons le panneau “promo” et lui indiquons (en espagnol, pour montrer que nous ne sommes pas des “bêtes” touristes) que c’est ça que nous désirons – 1/4 de poulet à 13,5 soles.

Le serveur a l’air tout embêté. Il pointe la carte du doigt: “Euh mais, non, vous devez regarder là en fait…” Nous restons fermes et sûrs de nous. “Non mais à la carte, le 1/4 de poulet est juste plus cher. 25 soles – alors que c’est le même plat. La seule différence, c’est le prix. On veut bien qu’on est des touristes, mais là, ça va pas le faire! Nous aimerions le plat indiqué sur votre panneau, avec le prix correspondant.” Le serveur s’éloigne de nous. Clem me regarde avec des grands yeux: “Eh bien, tu en as pris de l’assurance, tout d’un coup!” C’est vrai qu’après l’arnaque de l’après-midi, je suis bien résolu à ne plus me faire avoir.

Le serveur revient près de nous avec un flyer. “Donc, vous désirez ceci, c’est bien ça?” Nous examinons son flyer. Haha, mais c’est un petit rigolo, dis donc… Sur le morceau de papier qu’il nous tend, le même 1/4 de poulet est représenté, cette fois à 20 soles. “Non, ce n’est pas ça. Nous prendrons le 1/4 de poulet à 13,5 soles, comme indiqué juste là.” Le serveur hoche la tête. Cette fois, il se résigne. Ouf!

Eh bien, nous l’aurons bien mérité, ce poulet… 🙂

2 – Alizée, et l’assocation Qosqo Maki

A Cusco, nous enchainons deux logements différents: d’abord un appartement assez proche de la gare des bus (ou Terminal Terrestre) pendant deux nuits, puis l’auberge Atawkama, dans la Calle Fierro – en plein cœur de la ville – pour le reste de notre séjour. (Le premier est moins cher et plus confortable, mais le second est vachement mieux situé.)

Lors d’un repérage à la Calle Fierro pour préparer notre “déménagement”, notre conversation en français attire l’attention d’une jeune passante, juste en face de l’auberge. “Bonjour!” Nous entamons la conversation. La jeune fille s’appelle Alizée, et elle est belge comme nous. Cela fait plusieurs mois qu’elle est à Cusco, où elle a réalisé un stage dans le cadre de ses études – en travaillant pour l’association Qosqo Maki, dont les bâtiments se trouvent… pile poil en face de notre (future) auberge. Il s’agit d’une association qui offre un accueil quotidien aux jeunes du quartiers (bibliothèque, aide aux devoirs, animation…), ainsi qu’un toit pour la nuit à ceux qui, pour une raison ou une autre, n’auraient nulle part d’autre où aller.

“Par contre, je rentre jeudi prochain en Belgique!” “Ah ouais, c’est bientôt… C’est aussi le jour où on quitte Cusco – direction Lima pour notre part!” Nous partageons à Alizée les coordonnées de notre blog et de notre page facebook – on se dit que ça serait cool de se revoir.

Et effectivement, nous recroiserons encore quelques fois la jeune Belge – de même que nous rendrons visite une fois ou l’autre à l’association (pour en savoir un peu plus). Dans les bâtiments de Qosqo Maki, nous assisterons même un soir à un spectacle de magie, donné pour tous les enfants par un mago espagnol! Puis nous irons boire un verre au Ukuku’s (un bar branché du centre-ville), avec notre ami Chris d’une part, et avec Alizée et ses copines de l’autre.

Entre-temps, le “jeudi prochain” de la première conversation est déjà devenu “jeudi dernier”. Alizée est donc de retour en Belgique… “Si tu nous lis… nous t’envoyons un peu de soleil péruvien, en espérant que tu n’as pas trop froid!!! 🙂 “

3 – “Deux massages pour le prix d’un!”

A Cusco, force aura été de constater qu’il y a un énorme business dédié au “massage”: tous les 10 mètres, des vendeuses portant des prospectus plastifiés tout écornés assènent aux touristes des “¿masajes señores?” grinçants, espérant dégoter un dos de voyageur à pétrir pour quelques soles. Pour notre part, cette approche ambulatoire ne nous disait rien qui vaille – néanmoins, la perspective d’un éventuel massage dans des circonstances plus salubres pouvait, éventuellement, susciter notre engouement. Dès lors, lorsque nous passons devant un salon de massage à la devanture propre et sérieuse, nous ralentissons le pas pour examiner le panneau d’affichage. “Deux massages pour le prix d’un.” Nous sommes intrigués… La vendeuse s’avance vers nous. Commence alors un dialogue de sourd un peu improbable:

“Ca coûte combien, vos massages?
— C’est deux pour le prix d’un!
— Intéressant. Et ça coûte combien du coup?
— Ben en fait, ça veut dire que vous payez seulement une fois le prix, pour deux massages.
— Et c’est quel prix?
— Le prix d’un seul. Pour les deux.
— Mais ce n’est pas possible de connaitre le prix???”

Finalement, la dame essaiera de nous faire entrer dans son salon, mais elle a déjà perdu toute crédibilité à nos yeux. Nous la remercions et nous continuons notre route. Haha – quand on repense à la scène, on en rigole encore! 🙂

4 – La “fausse” pièce de 5 soles

Visite de Cusco, nous entrons dans un petit magasin pour acheter une bouteille d’eau. La vendeuse me rend la pièce de 5 soles que je viens de lui tendre. “C’est une fausse, je ne la prends pas!” Glups, nous ne nous attendions pas à ça… Lorsqu’on demande un peu plus d’explications, la dame nous explique qu’elle voit ça à la couleur: notre pièce n’est pas brillante (elle nous montre une “vraie” pièce pour qu’on voie la différence), ce qui est le signe d’une contrefaçon. Zut! Nous empochons à nouveau la pièce et payons avec une autre… Nous n’avions jamais entendu parler de ça: est-ce que c’est elle qui fabule, ou nous a-t-on réellement rendu de la fausse monnaie?

Dans le magasin suivant (une petite boulangerie), on retente le coup. “Désolé, cette pièce est fausse.” Zut! “Ah bon?” – innocence feinte digne des moins bonnes comédies – “A quoi voyez-vous cela?” L’explication est à peu près la même que dans le magasin précédent. Eh ben ça alors…

Finalement, on n’en saura pas beaucoup plus sur cette histoire, car la troisième fois est la bonne. Un petit coffee bar pour touristes. “5 soles pour votre café, monsieur.” “¡Aqui tiene!” La pièce frauduleuse change de mains. Le barista l’encaisse et sourit. Je sors – ouf, il ne me rappelle pas, c’est bon!

Ben, voilà une bonne chose de réglée! Mais du coup, nous garderons toujours un petit doute… Etait-ce vraiment une fausse pièce? Devons-nous faire attention à cela? Ou avons-nous simplement eu la malchance combinée d’avoir une pièce un peu sale, et d’enchainer deux vendeuses vraiment regardantes à cela? On ne le saura jamais avec certitude…

5 – Sauvée par un sac Delhaize (réutilisable)!

Première journée d’excursion dans les environs de Cusco. Il faut être à 8h sur la Plaza de Armas de Cusco. Nous sommes rentrés tard d’un dernier verre hier soir (au Ukuku’s, avec notamment Chris et Alizée – voir ci-dessus #2), et nous arrivons avec 5 minutes de retard au rendez-vous: on nous fait courir, rattraper un minivan, embarquer en toute hâte, puis changer de véhicule un peu plus loin…

Nous voilà dans un bus touristique, qui entreprend de suivre une route cahoteuse en direction de la Vallée Sacrée (premier arrêt: Pisaq). Ce petit sprint d’arrivée, combiné avec les restes de cocktails de la veille, la courte nuit que nous venons de passer et un petit-déjeuner rapide et copieux, ne s’accorde pas du tout avec l’estomac de ClemCloum… La pauvre, elle est blanche comme un linge!

Bientôt, c’est le virage de trop… “Tu as un sac plastique?” “Euh…” “Tu as un sac plastique???!!!” “Oui, oui, voilà!” J’ai toujours l’un ou l’autre sac plastique de rechange dans mon sac à dos (‘au cas où’), et je dégaine rapidement un sac Delhaize. “Blurp!” Le petit-déjeuner de Clem disparait dans le sachet!

L’opération aura été discrète. A part la jeune fille assise à coté de Clem (de l’autre côté de l’allée centrale), personne n’a remarqué ce qui venait de se passer – pas même le guide qui a continué ses explications sans broncher. Clem reste assise avec son sac de vomi en main. Il faudra attendre une petite demi-heure avant le prochain arrêt, qui permettra de vider et de nettoyer le sac. (Ben oui, il n’y en a pas d’autre, donc il faut récupérer celui-là…)

Mais au moins… ça va déjà beaucoup mieux!

[Comme nous n’avons pas de photos du méfait (ça n’aurait d’ailleurs pas été fort intéressant…), nous vous partageons plutôt quelques photos de l’excursion de ce jour-là – à Pisaq, Ollantaytambo et Chinchero, dans la Vallée Sacrée proche de Cusco.]

6 – Un cours de langue croisé…

Pendant notre première journée d’excursions dans les alentours de Cusco, nous avons fait la connaissance d’un jeune Péruvien de 15 ans, débordant d’envie de discuter avec nous. Il s’appelait Alexis, originaire de Lima, et se trouvait être en vacances à Cusco avec sa famille. (Ses parents et ses sœurs participaient à la même excursion également, bien que nous n’ayons pas interagi avec eux… Pour dire la vérité, avant de parler avec Alexis, nous les avions surnommé entre nous “la famille Groseille”. 🙂 )

Le petit Alexis, fort des quelques mots d’anglais qu’il avait sans nul doute appris à l’école, attend le dernier arrêt de l’excursion (à Chinchero) pour prendre son courage à deux mains, et nous aborder. Nous échangeons quelques paroles préliminaires – nous venons de Belgique, nous parlons français, nous apprenons un peu l’espagnol… Le visage d’Alexis s’illumine aussitôt, et nous avons droit à une petite séance photo.

Du coup, pendant tout le trajet du retour jusqu’à Cusco, nous faisons de notre mieux pour entretenir la conversation. (Clem n’est pas ultra, ultra emballée, car le jeune homme est un peu “collant”, mais pour ma part, je désire encourager au maximum ses efforts d’apprentissage linguistique!) Seul petit hic: Alexis connait vraiment très, très peu d’anglais! Héhé. 🙂 A vrai dire, il ne comprend pour ainsi dire rien à ce que nous lui racontons dans cette langue, et les switches vers l’espagnol sont fréquents. 🙂 D’autre part, si je commence à bien me débrouiller en espagnol pour ce qui est des interactions “touristiques” standard, c’est autre chose que d’employer cette langue pour raconter ma vie, notre voyage, etc.

C’est ainsi que le retour vers Cusco se transformera en “cours de langue croisé”: Alexis nous apprend de l’espagnol, nous lui enseignons un peu d’anglais… dans un joyeux mélange multiculturel! 🙂

7 – La charogne du El Kantu

Fin de journée à Cusco, nous venons de rentrer de notre excursion dans la Vallée Sacrée. Nous cherchons un petit restau pour souper – guettant, comme à notre bonne habitude dans cette ville, les menus à 10 soles (entrée / plat / boisson pour 2,5€, olé). Nous marchons vers le Mordisco, où nous avons déjà mangé quelques fois, mais en chemin, nous nous arrêtons finalement au El Kantu – qui nous est encore inconnu, mais qui propose le genre de menu que nous recherchons.

Nous nous installons. La serveuse / gérante nous amène la carte, mais nous indiquons directement que nous optons pour le menu à 10 soles, tel qu’il est proposé sur un grand panneau devant la porte. La mine de la dame en dit long sur sa déception – elle aurait sans nul doute préféré que des touristes comme nous lui commandent un plat bien cher à la carte… Néanmoins, elle s’exécute, notant notre commande et nous apportant un peu plus tard nos plats.

“Mais pourquoi donc prêtez-vous à cette bonne dame de telles intentions lucratives? Avez-vous une preuve tangible de sa soif d’argent – dépassant sa vocation de service?”

Ma foi oui! Alors que nous en sommes à notre plat de résistance, un second couple de touristes franchit le seuil de l’établissement (des germanophones, d’après ce que nous saisissons de leurs échanges). La dame les accueille, leur indique une table, et, pendant qu’ils s’asseyent… attrape à leur insu le panneau “menu 10 soles” et le retourne contre le mur – masquant ainsi son contenu! Quelle fourbe! Nous sommes sidérés par cette attitude malhonnête.

Faut-il faire une remarque à la dame? Faut-il avertir le couple de touristes? Nous hésitons, mais nous optons finalement pour la fuite… Nous nous disons que la manière dont cette dame gère son business ne nous regarde pas, et que nous mêler de ses affaires n’est sans doute pas une bonne idée. Comme nous avons cependant compris son petit manège, nous allons quand même vérifier dans la carte, avant de payer, le prix des boissons que nous avons choisies (car elles ne font pas partie de la formule). Bonne idée de notre part: le prix total que la dame nous réclame d’abord ne correspond pas au prix réel, et nous lui faisons corriger l’addition avant de payer. Quelle arnaqueuse!

Heureusement, même si ce genre d’attitude n’est pas tout à fait inédit ici au Pérou (voir l’anecdote #1 ci-dessus, ainsi que notre article sur les Islas Uros), la majorité des établissements que nous avons visités ont plus d’éthique que cela – et nous sommes généralement très bien reçus. Voici cependant le genre d’anecdotes qui nous encourage à rester bien attentifs dans nos interactions avec les locaux, afin d’éviter les mauvais plans…

8 – Supplément “transbordo

Quatrième journée d’excursion dans les alentours de Cusco. Au programme, une sortie de deux jours jusqu’au Machu Picchu, qui se déclinera comme ceci:

  • Jour 1: transport en minivan de Cusco à Hidroelectrica, dîner à Hidroelectrica, marche de Hidroelectrica à Aguas Calientes, souper à Aguas Calientes, nuit à Aguas Calientes dans une chambre double;
  • Jour 2: petit-déjeuner à Aguas Calientes, entrée à 7h sur le site du Machu Picchu, visite guidée de min. 2h sur le site, marche retour vers Hidroelectrica, transport en minivan jusqu’à Cusco.

Pour l’ensemble de la sortie, nous avons payé 95$ par personne à l’agence de voyage Kana Travel. Le prix moyen observé dans différentes agences étant de 100$, cela nous a semblé tout à fait correct. Aucune raison de s’inquiéter, puisque c’est la même agence qui a géré nos trois excursions des jours précédents – sans couac jusqu’à présent. Mais voilà que nos talents de négociateurs vont bientôt être mis à l’épreuve… 🙂

Après plusieurs heures de route dans notre minivan au départ de Cusco, le véhicule s’arrête et notre chauffeur nous explique que nous allons devoir débarquer et changer de véhicule. Pour cause: le pont routier au-dessus de la rivière que nous devons traverser a été entièrement détruit par les intempéries (il est en réparation depuis 1 mois), et pour des raisons de sécurité, il est recommandé de traverser à pied (sur une passerelle en bois) pour embarquer ensuite dans un autre véhicule de l’autre côté. “Comme ça, nous aurons un véhicule de ce côté-ci pour le retour, demain. En outre, certains minivans qui ont tenté la traversée par l’eau ces derniers jours se sont trouvés coincés, ou ont eu des pannes par après…” Il est vrai que la rivière ne semble pas très praticable… et que le pont “régulier” est totalement inutilisable! Jugez par vous-mêmes:

(A noter que notre chauffeur ne parle que l’espagnol… et que c’est moi qui me charge de la traduction vers l’anglais à destination des deux voyageurs tchèques et de la voyageuse polonaise qui partagent la route avec nous. 🙂 )

“Pour ce changement de véhicule, il y aura un supplément de 10 soles par personne.” Euh… Pardon? Jusque là, nous suivions bien les explications des chauffeurs – et c’est tout à leur honneur que de choisir une option permettant plus de sécurité – mais pour notre part, il est hors de question que nous payions un supplément. Nous avons déjà payé notre dû à l’agence Kana Travel, et le prix payé incluait très explicitement le transport jusqu’à Hidroelectrica. Si notre agence a sous-traité le transport à une agence tierce, grand bien lui fasse, mais ce sera aux agences à s’arranger entre elles – nous, nous ne paierons rien de plus que ce que nous avons déjà payé!

Voyant que nous sommes bornés, l’homme responsable du transbordement (qui sera également le second chauffeur) nous fait d’ores et déjà traverser, mais une fois que nous sommes installés dans le second véhicule, il insiste malgré tout:

“Allez, on perd du temps. Personne ne veut arriver en retard à Hidroelectrica. Payez vos 10 soles et on n’en parle plus.
— Hors de question! Arrangez-vous avec notre agence, le prix que nous avons payé est déjà suffisamment élevé, et il inclut le transport jusqu’au bout.
— Non, mais c’est bon, j’ai parlé avec José Luis de votre agence, et il vous remboursera les 20 soles dès votre retour à Cusco.
— José Luis? Nous n’avons jamais entendu ce prénom et ne connaissons pas cette personne! Si vous le connaissez, il n’aura qu’à vous rembourser vous en direct. Nous, nos contacts sont Raùl et Deivis.”

(Tout ceci en espagnol, bien sûr… 🙂 )

Nous sortons notre bon de commande et donnons à l’homme les deux numéros de téléphone dont nous disposons. Raùl ne décroche pas, mais Deivis semble répondre au bout du fil. L’homme s’éloigne pour la conversation. Après quelques minutes… la porte du minivan est refermée, et nous démarrons! Victoire – nous avons bien fait de tenir bon!

Vous pensez que nous sommes au bout de nos peines? Nous le pensions aussi! Cependant, le lendemain, nous constatons que nous avons crié victoire un peu trop vite…

Après une magnifique matinée au Machu Picchu, nous redescendons comme prévu à Hidroelectrica, où nous retrouvons (vers 14h) notre minivan de la veille, et notre chauffeur. L’homme nous reconnait bien entendu, et nous accueille avec un grand sourire: “J’ai parlé encore avec votre agence. Aujourd’hui, vous devrez effectivement payer le transbordement. Hier, votre agence a accepté de prendre le supplément en charge, mais aujourd’hui, c’est vous qui devrez payer. Ils prennent en charge le supplément à l’aller, mais pas au retour.”

A vrai dire, le bonhomme est plutôt sympathique, et il nous parle très gentiment, mais cela ne changera rien à notre position de la veille! Nous avons le soupçon qu’il essaie de nous bluffer, et nous insistons pour qu’il rappelle Deivis… Il s’exécute, et me passe le combiné: “Elvis (sic) aimerait vous parler!”

Commence alors une longue conversation de 10-15 minutes entre moi et Deivis, intégralement en espagnol. Deivis essaie effectivement de m’expliquer que son agence n’est pas responsable des intempéries et donc de la destruction du pont, et que pour cette raison, c’est bien à nous de payer le supplément. Pour ma part, je reste campé sur notre position de base. Nous avons payé pour le transport aller-retour, et puisque le transbordement n’est pas optionnel, son surcoût [par ailleurs totalement indu, car la passerelle en bois n’a certainement pas été construite par la compagnie de transport…] ne peut pas nous être réclamé. En outre, l’existence de ce supplément potentiel ne nous a pas été expliqué au moment où nous avons réservé l’excursion à l’agence – or, le pont étant détruit depuis plus d’un mois, il ne s’agit certainement pas d’un “cas de force majeur”.

J’ai le mot de la fin avec quelque chose du genre: “Votre agence est responsable de notre retour jusqu’à Cusco. Si nous refusons de payer le supplément, et que le chauffeur refuse de nous embarquer, qu’est-ce qu’il se passe? On reste bloqués à Hidroelectrica? Qu’en est-il de votre responsabilité dans ce cas?” A ces mots, Deivis demande que je lui repasse le chauffeur. Pour bien marquer notre détermination, nous nous installons d’ores et déjà dans le minivan, qui se remplit petit à petit des autres touristes rentrant à Cusco.

Après quelques minutes, le chauffeur passe sa tête par la porte – il refait son speech de la veille (“pont écroulé, transbordement, sécurité, supplément de 10 soles p.p., tout ça, tout ça…”) et ajoute, en nous regardant: “Pour vous deux, c’est OK, votre agence prend le supplément en charge.” Bingo! Cette fois, ça y est: nous avons eu gain de cause complet! Nous sommes fiers de nous, d’autant plus que nous avons géré toute la situation dans l’idiome local.

Voilà notre assurance gonflée à bloc. En route vers le prochain défi!

9 – “I come from a land down under ♫”

Dernier jour à Cusco, petit-déjeuner au JC’s Café (un établissement plutôt orienté “touristes”, où nous craquons pour un petit-déjeuner bien complet, “à l’américaine”). Pendant que nous mangeons, la radio nous fait plaisir avec la chanson “Down Under” du groupe australien Men at Work.

Au soir, alors que nous mangeons une grosse pachamanca au Papacho’s, rebelote: nous entendons à nouveau précisément la même chanson! La coïncidence nous frappe, car ces dernières semaines, nous avons fait une indigestion de musique latino… 🙂

“Trop marrant, j’écoutais justement cette chanson hier dans le bus!” explique ClemCloum.

Et le hasard ne s’arrête pas là: alors que nous avions déjà rencontré à Cusco (quelques jours auparavant) trois touristes australiennes, nous croisons ce soir-là dans un bar un Néo-Zélandais, avec qui je tape brièvement la causette.

Existerait-il une connexion mystique entre Cusco et l’Océanie?! 🙂

10 – Visite guidée de Barranco

Après Cusco, nous volons jusqu’à Lima – où nous arrivons le 31 janvier. Nous y serons logés pendant 5 nuits dans l’appartement de “José”, le papa péruvien de notre amie belge Nadia, dans le quartier de Barranco. Cependant, notre hôte n’est pas encore là lors de notre arrivée, et c’est une amie à lui qui nous donne accès à son appartement.

Le lendemain matin, nous entreprenons dès lors seuls notre découverte du quartier. Avec l’appui de Google, nous avons déniché un petit établissement tout proche proposant apparemment de bons petits-déjeuners – le Arepa’s – où nous nous rendons dès lors de bonne heure. C’est le patron qui nous accueille. Il s’appelle Mike, il vient de Miami (né de parents vénézuéliens) et habite à Lima depuis 7 ans.

Comme nous sommes les seuls clients à cette heure matinale, et que nous parlons bien anglais (héhé), Mike prend le temps de nous raconter plein de choses sur la ville de Lima, et sur ses quartiers de Barranco et de Miraflores. Il nous dessine un petit plan pour nous aider à nous repérer dans le coin, nous indique les choses à faire, à voir. Quand nous lui expliquons que nous cherchons une adresse pour manger un bon “ceviche“, le patron d’établissement se transforme en guide: “Ah je connais exactement ce qu’il vous faut, mais c’est un peu compliqué à expliquer – venez, je vais vous faire une petite visite guidée!”

Et nous voilà marchant aux côtés de Mike dans le quartier de Barranco! Il nous montre de vieilles villas datant du début du siècle passé, nous fait entrer dans l’un ou l’autre bâtiment pour nous en faire découvrir l’architecture (“si la porte est ouverte, c’est que vous pouvez entrer – si on vous fait une remarque, jouez les innocents”), nous amène le long du magnifique front de mer. “Le salaire moyen au Pérou est de 900 soles par mois. Or ici, le loyer des appartements en bord de mer à Barranco tourne autour des… 3.000$ par mois, soit 10.000 soles! Ce n’est donc pas n’importe qui qui habite ici…”

Barranco se distingue notamment par son street art impressionnant. L’ambiance du quartier nous plait vraiment! Mike nous amène jusqu’à un petit marché, où se trouve le restaurant de ceviche qu’il nous recommande – la Canta Ranita. (Nous nous promettons d’y retourner plus tard dans la journée.) Puis nos chemins se séparent. Nous échangeons nos numéros de téléphone, au cas où. On se dit que ce serait chouette de revoir notre guide improvisé pour lui offrir un verre et le remercier! (Finalement, ça ne se mettra pas, malgré une tentative de rendez-vous – mais c’est l’intention qui compte… O:-) )

Inutile de dire que cette entrée à la matière nous a semblé de très bonne augure pour notre découverte de Lima! Et notre sentiment positif n’a fait que se confirmer dans les jours qui ont suivi – une fois que nous avons fait la connaissance de notre hôte José… [récit à venir dans un futur article, fort probablement].


Tim

Voyageur, rêveur, linguiste, musicien, animateur, formateur.

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