Nous sommes déjà mi-février, et nous voilà au nord du Pérou, à Mancora exactement. Cela fait un peu plus de 30 jours que le voyage a commencé, et il est maintenant temps de penser à la suite de nos aventures. Nous avons prévu de traverser la frontière “Pérou – Equateur” par voie terrestre pour ensuite rejoindre des amis d’amis qui vont nous accueillir à Loja. Mais par où, et comment?
Malgré de nombreuses recherches sur internet, impossible de trouver un quelconque témoignage de voyageurs nous ayant précédés ou ayant déjà expérimenté l’un ou l’autre trajet…. Zut! Je contacte alors des amis à moi dont je sais qu’ils ont traversé la frontière l’an dernier, mais leur récit n’est guère encourageant…
“Alors nous on a directement fait Mancora – Cuenca et on a transité par Machala (par transité j’entends essayer de dormir dans un abri bus entre 22h et 4h du matin)… En fait c’était vraiment tout pourri comme plan donc je ne sais pas trop te donner de conseil si ce n’est de ne surtout pas arriver à Machala après 19h parce que sinon tu vas devoir passer la nuit dehors… On avait fait le tour des compagnies de bus de Mancora pour trouver le meilleur plan pour aller en Equateur, et ils nous ont promis une correspondance facile à Machala mais en vrai ils te débarquent sur une bretelle d’autoroute à plusieurs km de Machala et puis c’est dém**** toi… Donc faites au plus safe, c’est à dire partir le plus tôt possible dans la journée pour arriver le plus tôt possible côté Equateur.”
Dixit Juliette et Nico dont voici la page Facebook : https://www.facebook.com/Bye-bye-le-fromage-bonjour-le-ch%C3%B4mage-271231710064917/
On décide alors d’en parler à notre hôte, Margarita, en se disant que les locaux sont souvent ceux qui détiennent les meilleurs plans. Ni une ni deux, Margarita dégaine son téléphone, passe quelques appels en faisant jouer ses contacts. Elle nous déconseille de passer par Machala (car c’est un détour d’après elle), et nous explique qu’elle peut réserver des places pour nous dans un bus d’une compagnie de la ville, qui réalise le trajet “Mancora-Loja” en passant par Sullana pour pas trop cher.
Comme nous ne sommes pas pressés, avant d’accepter la proposition de Margarita, je décide tout de même de contacter nos amis à Loja, pour leur demander ce qu’ils pensent de cette proposition. Nos amis ne tardent pas à réagir en nous déconseillant de passer par Sullana : pas safe, plus long, c’est un détour par rapport à Mancora,… Bref, ne pas accepter! Elle nous suggère plutôt de passer par Huaquillas puis de là, prendre un second bus de la “cooperativa Loja” qui assure le trajet jusqu’à notre destination finale.
Nous revenons alors vers Margarita pour discuter avec elle des meilleures options pour nous rendre à Huaquillas. D’après elle, la meilleure solution est de prendre une petite “buseta” jusque Tumbes, puis un taxi jusqu’à la frontière, un autre taxi jusqu’à Huaquillas même – et puis de là le bus vers Loja. Elle s’engage même à nous en trouver une “buseta” pour pas cher. Les “busetas”, ce sont ces sortes de petites camionnettes pas très officielles du tout, principalement empruntées par les locaux car, en tant que touriste, il n’est pas toujours facile de comprendre où les prendre, où elles vont, où elles s’arrêtent,… Il faut donc oser s’y aventurer. 😉
Le matin de notre départ, Margarita nous accompagne jusqu’à la route principale de Mancora et hèle quelques busetas, à la recherche de celle qui pourra nous déposer à Tumbes ou Huaquillas. Ca y est! Nous avons notre chauffeur, et grâce à Margarita, nous ne payerons que 10 soles par personne jusqu’à la frontière (Huaquillas).
Malheureusement, l’espoir ne sera que de courte durée… Pas moins de 10 minutes après notre départ, de la fumée s’échappe du moteur dans l’habitacle du véhicule. Nous en informons le chauffeur (assis sur le siège d’où s’échappe la fumée) et il prend la sage décision de s’arrêter immédiatement. Il peste un peu et semble assez mécontent… Tu m’étonnes!
Et nous voilà donc à l’arrêt sur le bord de la route, en panne… Le chauffeur nous propose de l’attendre là, le temps qu’il fasse demi-tour avec la camionnette et aille en chercher une nouvelle à Mancora. Huuum… Merci mais non merci, on n’a plus trop confiance en ce plan. On décide alors de tenter notre chance en faisant du stop (cfr. anecdote #6).
Quelques minutes plus tard, nous sommes assis dans le camion de César, qui nous amènera jusqu’à la ville de Aguas Verdes, où se trouve la frontière Pérou/Equateur. Après plusieurs heures de route, arrivés à destination, notre chauffeur ne peut pas continuer son chemin et nous fait descendre de son camion après nous avoir donné quelques explications. Merci César!
Nous nous dirigeons alors à pied vers la frontière équatorienne, indiquée par une bannière colorée. Mais au fur et à mesure que nous approchons, nous avons la sensation que quelque chose nous échappe et que nous ne sommes pas spécialement bien informés… Par chance, juste avant la ligne frontière, une agence “infos touristiques Pérou” nous tend les bras. Le gars qui nous reçoit nous explique ce que nous allons devoir faire : marcher encore quelques blocs (jusqu’à l’Equateur), prendre un taxi jusqu’au poste frontière équatorien situé à 4 km de là, faire estampiller nos passeports, puis reprendre un taxi jusqu’à Huaquillas. Il nous donne même quelques indications pour reconnaître les taxis officiels en Equateur (tous jaunes) ainsi que le prix NORMAL (3$) afin que nous ne nous fassions pas rouler. Ouf, on se sent tout de suite beaucoup mieux.
Quelques minutes plus tard, nous montons dans un taxi qui nous emmène au poste de frontière. Nous faisons la file à l’immigration et pendant ce temps, je garde un oeil attentif à l’heure car notre amie Cati qui nous attend à Loja nous a donné les horaires de bus, et il ne faudrait pas que l’on rate le nôtre! Le passage au poste de frontière se passe sans encombre pour nous, et nous aura finalement pris une grosse heure. A 17:00, un autre taxi nous dépose à l’agence de transport “Cooperativa Loja”, où nous sommes très bien reçus. (Tout petit bureau sans prétention, gens sympathiques, un seul bus dans le parking.)
Nous demandons conseil sur l’endroit où échanger nos derniers soles, déposons nos bagages, revenons bien vite avec des dollars pour acheter nos billets. Nous pouvons enfin prévenir nos hôtes de notre heure d’arrivée approximative! Nous avons même le temps de déambuler un peu dans la ville pour acheter de quoi nous sustenter durant le trajet. Affaire rondement menée, comme dirait l’autre! 😀
Au final, il nous restera encore environ 6 bonnes heures de bus (annoncées comme 5h) pour arriver à destination, aux alentours de minuit. Après une journée remplie d’incertitudes et d’infos brouillons, nous sommes bien contents que tout se soit finalement bien boutiqué pour nous. C’était définitivement la meilleure façon de relier Máncora à Loja! Safe, efficace… mais long quand même! Quelle journée! 😉
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