1 – Ostéopathe français à Quito

Nous voilà à Quito, capitale de l’Equateur – après près de 3 semaines de volontariat dans la ferme de Javier. Nous sommes accueillis dans la maison de Rodrigo et Johanna – couple mixte équatorien/néerlandais – où il règne en permanence un joyeux mélange linguistique.

Sans doute par contrecoup du travail accompli chez Javier, Clem se réveille un matin avec le dos endolori et la nuque bloquée. Une seule solution: un passage chez l’ostéopathe (praticien dont Clem est adepte en Belgique)! Google apprend bien vite à ma chère et tendre qu’il y a quelques ostéo dans la ville [tous d’origine étrangère!], dont notamment un Français qui semble accessible et facile à contacter. Message envoyé, réponse reçue – rendez-vous pris.

C’est ainsi que nous nous retrouvons ce soir-là, sans doute pour la première fois de nos vies, dans un hôpital privé – bâtiment chic, propre et moderne, plutôt éloigné en tout cela des codes auxquels l’Amérique latine nous avait habitués. Dans la salle d’attente de notre ostéopathe, une photo de la Tour Eiffel confirme que nous sommes bien au bon endroit. Nous sommes un peu à l’avance, mais – ça tombe bien! – lui aussi. Clem est donc reçue sans tarder.

Pour ma part, j’assisterai à la séance en étant assis dans la pièce d’à-côté. La porte étant ouverte, même si je ne vois rien, j’entends les indications et la discussion. Notre ostéopathe est bien français, installé à Quito car son épouse est équatorienne. Il a de l’humour, et se réjouit que nous en ayons aussi: “Ca fait du bien. Les Equatoriens ne connaissent pas du tout le second degré.” (Haha ah bon?! Il devrait rencontrer Javier…)

Ma vue… La séance se déroulait dans la petite pièce d’à-côté… 🙂

Il nous interroge sur la suite de notre voyage. “Ah, la Colombie, c’est super. Et c’est fou: les gens là-bas sont vraiment beaucoup plus beaux qu’ici! Vous allez voir!” Le commentaire nous surprend. “Euh, on verra donc ça… :)”

Quand la séance touche à sa fin, j’entends le craquement libérateur – voilà la nuque de Clem remise à sa place! Glups – je sens quand même quelques frissons parcourir mon échine… Mais ça semble avoir été efficace: pour rentrer chez Johanna et Rodrigo, Clémence est comme sur un petit nuage. On chercherait déjà la liste des ostéopathes installés en Colombie, aux USA et au Canada? 😀

2 – Vos bagages ont pris l’avion suivant…

Mercredi 20 mars, nous quittons l’Equateur pour nous rendre en Colombie. Nous volons vers Medellín au départ de Quito, avec escale à Bogotá. Lors de la correspondance à Bogotá, nous sommes un tout petit peu serrés par le timing – surtout qu’on doit faire la file pour passer le contrôle d’immigration (ce qui prend un certain temps) – mais néanmoins, tout s’enchaîne bien, et nous avons même le temps d’engloutir un wrap avant d’embarquer vers notre destination finale.

Le second avion quitte finalement Bogotá avec 25 minutes de retard… mais arrive malgré tout à l’heure prévue. A 14:40, nous sommes sur le tarmac de l’aéroport de Medellín. En fait, il y a à peine une grosse demi-heure de vol entre ces deux villes colombiennes.

Quand nous arrivons à Medellín, nous nous postons près du tapis des bagages. Comme je ne vois pas arriver tout de suite nos sacs, je me rends aux toilettes pour tuer le temps. Zut! Alors que je suis bloqué sur le pot (héhé), j’entends qu’on cite nos noms au micro – on nous demande de nous présenter auprès d’un membre du personnel de l’aéroport.

Je me dépêche de revenir dans la salle des bagages, et retrouve Clem qui avait elle aussi entendu l’annonce, et est déjà en train de parler avec un steward. Dans un mélange d’espagnol et d’anglais, on nous explique que nos bagages sont restés à Bogotá. Ils arriveront avec l’avion suivant, et seront à Medellín “d’ici 01:30 à 02:00”. Que faire?

Nous avons le choix entre deux options: soit attendre à l’aéroport, soit partir en laissant une adresse où seront livrés nos bagages “dès” leur arrivée. Après plus de 2 mois en Amérique latine, le choix est vite fait: nous allons attendre! 🙂

Nous signalons notre choix et recevons en retour un document signé, indiquant que nos bagages arriveront bien avec le vol suivant. Un steward très sympathique et serviable nous explique où et à quelle heure nous présenter – en nous assurant que c’est lui qui s’occupera personnellement de nous restituer nos sacs.

Nous avons 01:30 d’attente devant nous. Heureusement, l’aéroport propose un wifi gratuit, sans limite de temps (loin d’être un standard d’après notre expérience – donc c’est cool!), et nous pouvons ainsi prévenir nos hôtes à Medellín de notre contre-temps. Nous nous posons, nous chipotons… et le temps passe relativement vite.

On attend nos bagages, posés dans l’aéroport…

Lorsque mon PC s’éteint (car la batterie est plate), nous nous levons et nous rendons à l’endroit indiqué. L’avion qui transporte nos bagages est sur le point d’arriver! Après encore un peu de patience, nous récupérons nos sacs – qui nous sont effectivement remis en main propre par le steward de là tout à l’heure. Ouf! On n’avait jamais été aussi contents de revoir nos sacs! 🙂 Malgré l’inconfort temporaire de la situation, saluons l’efficacité de la procédure, et des gens qui nous ont aiguillés.

On n’a jamais été aussi contents de revoir nos sacs à dos! 😀

3 – 150 pesos pour une minute d’appel

Qu’est-ce qu’on ferait, dans les rues de Bruxelles ou de Namur, si on devait passer un appel urgent, sans possibilité d’utiliser notre propre téléphone? On devrait sans doute s’en remettre à la bonté d’un passant.

A Medellín (et ailleurs en Colombie), il y a une autre solution: acheter une ou quelques minutes d’appel à un vendeur ambulant! Pour un prix variant de 150 à 300 pesos la minute (soit 0,04€ à 0,08€), des vendeurs proposent en effet à tous les coins de rue des vieux téléphones datant d’avant les smartphones – attachés parfois à leurs stands de vente avec une petite ficelle en chanvre – avec lesquels il est possible de passer un coup de fil “à tous opérateurs”. 🙂

C’est pratique… et c’est aussi très “discret” – nous avons supposé que l’existence de ce service n’était pas sans lien avec l’historique de traffics illégaux pour lesquels la Colombie est tristement célèbre. (Mais soit!)

Sans juger de cela, nous avons nous-mêmes constaté la commodité du service. Nous avions rendez-vous avec Dominique (notre hôte belge à Medellín) à hauteur de la station de métro “Exposiciones”, afin d’effectuer avec lui le retour jusqu’à sa belle demeure (un peu en-dehors de la ville). Nous voilà au point de rendez-vous – en tout cas, dans les parages… Il pleut, et tous les coins de rues du carrefour se ressemblent. “Zut! C’est où, exactement, qu’on a rendez-vous?” Je ne reconnais plus trop le coin, j’avoue. Clem est plus certaine que moi, et nous nous postons à un endroit qui nous semble stratégique. On patiente.

Le temps passe. Quand l’heure de rendez-vous est dépassée de 30 bonnes minutes, l’assurance de ClemCloum commence à vaciller. “Où alors, c’était quand même de l’autre côté?!” Notre dernier contact avec Dominique date du moment où nous avons eu accès à un wifi pour la dernière fois, il y a plus d’une heure et demi. Rien, dans ce dernier contact, ne laissait supposer qu’il aurait autant de retard. Il faudrait faire quelque chose…

Soudain, la solution nous apparait, tout évidente, sous la forme d’une pancarte en carton, de l’autre côté de la rue: “150, minutos celular (a todos operadores)”. Bingo, on a 150 pesos et on a le numéro de Dominique: c’est parti!

Le téléphone du vendeur est un vieux Nokia tout usé. On a perdu l’habitude – j’ai besoin de l’aide du vendeur pour le déverrouiller! (Surtout que les touches sont à moitié effacées, ce qui ne m’aide pas…) La transaction est rapidement menée. Nous avons Dominique en ligne: il est au point de rendez-vous depuis 40 minutes, lui aussi… de l’autre côté du carrefour! 🙂

Ouf, voilà une histoire qui se termine bien!

4 – Pierre et Déborah

Grâce à la magie de l’internet, nous avons fait quelques chouettes rencontres à Bogotá!

Remise en contexte. Lors de notre arrivée en Colombie, nous avons eu un ressenti quelque peu mitigé. D’un côté, nous avions envie de nous sentir à l’aise – forts de notre connaissance grandissante de l’Amérique latine – mais de l’autre, les locaux se voulaient rarement rassurants: « Ne sortez pas le soir », « Laissez tous vos papiers à l’hôtel », « Ne transportez jamais de cash », « Ne prenez pas le taxi dans la rue »… Glups! (voir aussi notre « topo sur la Colombie »)

Du coup, espérant être un peu rassurés sur le sujet, nous avons posté sur un groupe Facebook de voyageurs une question concernant la situation effective de la Colombie, en termes de sécurité. Faisons sans hésiter l’impasse sur les réponses nulles et non pertinentes reçues de certains, et réjouissons-nous qu’une réponse sympathique et pertinente soit très vite sortie du lot – celle d’un « Pierre », Belge installé en Colombie, nous vantant avec beaucoup d’enthousiasme sa patrie d’accueil. « Et n’hésitez pas à m’envoyer un message privé si vous voulez aller boire un verre, » termine-t-il son message. « Je suis à Bogotá. »

Nous aussi, ça tombe bien. 🙂 Nous nous empressons de répondre à l’invitation, échangeons quelques messages, et fixons rendez-vous à notre sympathique compatriote plus tard dans la journée. Il nous indique qu’il sera accompagné d’une amie française.

Et c’est ainsi que vers 17:00, le 30 mars 2019, nous arrivons au Café Casa Galeria, et faisons la connaissance de Pierre et Deborah. Deb a un peu moins de 20 ans, est parisienne de père colombien, et étudie à Bogotá depuis le mois de juillet (le Droit français et international). Pierre est étudiant en tourisme, et il fait son stage de troisième année au Ministère du Tourisme de Colombie (classe!). Du haut de ses 24 ans [fun fact inintéressant: il est né le 17 janvier, comme moi! <3 ], c’est déjà au moins sa cinquième fois dans le pays. Les deux compères se sont connus lors d’un échange Rotary en Colombie il y a quelques années – et se sont en fait retrouvés à Bogotá cette année partiellement par hasard. (Pierre a par ailleurs aussi une amoureuse colombienne, qu’on ne rencontrera cependant pas.)

La rencontre est vraiment cool! Clem et moi racontons notre voyage, Pierre et Deb nous donnent plein de conseils sur les choses à faire et à voir en Colombie. On rigole bien. Ça nous fait plaisir de retrouver des jeunes européens francophones, à vrai dire. Ça faisait longtemps.

Une chouette rencontre!

Comme le courant passe vraiment bien, on décide d’enchaîner et de poursuivre la soirée ensemble. Quand le Casa Galeria ferme, nous migrons vers le restaurant Puerta de la Catedral, pour le souper[BE]/dîner[FR]. 🙂 Suivant les conseils de nos convives, je choisis de découvrir le plat local ajiaco – une sorte de soupe ultra riche contenant de la pomme de terre, du maïs, des câpres, de la crème… et servie avec du riz. Miam!

Restau Puerta de la Catedral

Au moment de quitter le restau, on se prend un énorme fou rire. Il est environ 21:00, et l’établissement est clairement en train de fermer. Pierre se rend aux toilettes. On reçoit l’addition. Deb, Clem et moi rassemblons les billets nécessaires pour payer et expliquons aux serveurs – qui s’impatientent quelque peu – que nous attendons encore notre ami (et son argent) avant de pouvoir régler et nous en aller.

Quand l’asticot revient des toilettes, il nous vend du rêve: « Oui, voici mes 40.000 pesos. Par contre, si on pouvait bouger vite… Je viens de défoncer et de boucher leurs toilettes! » On éclate de rire, et on sort, hilares, sous le regard soupçonneux des serveurs. C’est officiel, on est à présent tous copains! 🙂

Ca y est, on est copains – on peut boire des bières ensemble! 😉

On terminera la soirée en buvant quelques bières ensemble, et on retournera encore manger une fois ensemble avant de quitter Bogotá. C’est sûr, une fois qu’on sera rentrés en Europe tous les quatre, il faudra qu’on se revoie!

Notre dernier restau ensemble, Al Agua Patos [tout à droite, c’est Joschka, un ami de Deb]

5 – Le bus “gratuit” à Bogotá

Après une journée de balade dans le quartier « Usaquén » de Bogotá, nous prenons le chemin du retour vers le centre-ville. Via le wifi d’un centre commercial, Google Maps nous a indiqué quel bus prendre de préférence, et où l’attendre. Nous attendons sous la pluie que notre ride arrive.

Quand le bus est là, nous embarquons et indiquons au chauffeur où nous allons. « Ah mais vous ne pouvez pas payer dans le bus, il vous faut une carte. » Zut, nous n’en avons pas… Mais nous avons du cash. « Dans ce cas, » continue le chauffeur, « peut-être qu’un autre passager peut bipper sa carte pour vous – et récupérer le montant en cash. » Le chauffeur se retourne vers la masse hétérogène de passagers occupant son véhicule. « Est-ce que quelqu’un peut les aider, s’il-vous-plait? »

Nous nous tournons nous aussi vers les passagers, avec un sourire timide mais convaincant. Aucune réaction. La plupart des passagers ne relèvent même pas la tête. Euh… Qu’est-ce qu’on fait du coup?!

« Ben, tant pis, c’est rien, montez. » De toute évidence, le chauffeur est d’humeur plus altruiste que ses passagers. Nous embarquons donc gratuitement dans le bus. On rigole – avec une pointe d’amertume – de l’apathie des Colombiens qui nous entourent. « Mais par contre, ça fera une bonne anecdote pour le blog! »

6 – Monserrate… c’est (presque) raté!

Le « Monserrate » est l’une des attractions touristiques de Bogotá. C’est une colline qui domine la capitale, sur laquelle on peut monter en funiculaire et d’où on a une belle vue sur la ville. Notre visite de ce haut-lieu du tourisme bogotais / bogotien [zut, le correcteur orthographique souligne les deux… tant pis!] ne fut cependant pas notre sortie la plus glorieuse…

Premièrement, Clem était malade ce jour-là. Difficile de dire ce qu’elle avait exactement – toujours est-il qu’elle se sentait toute faible. Alors que nous terminons de faire la file pour acheter nos billets de funiculaire, elle s’assied par terre: elle n’en peut vraiment plus, elle a la nausée et des vertiges. Pour ma part, je n’ai pas vraiment envie qu’elle s’évanouisse alors qu’on est en-haut d’une montagne… Nous quittons donc finalement la file, pour nous poser un peu plus loin et boire un petit coca pour se requinquer.

Après ça, Clem est à nouveau d’attaque. On fait la file une deuxième fois (olé!), on prend nos billets, on monte. On arrive en-haut juste à temps pour manger un bout dans un petit restaurant perché, qui ferme lorsque nous le quittons. (Ouf, ça, c’était le highlight de la visite!)

Bon, j’avoue, le funiculaire est quand même sympa…

On se balade ensuite un peu sur l’esplanade principale, d’où la vue est supposément imprenable. Zut: il fait gris et brumeux, et on ne voit pas une porte à un mètre! Monserrate? Plutôt Mont-C’est-Raté! #punchline #blaguedequalité

7 – Sécurité colombienne

3 avril 2019 – aujourd’hui, nous volons de Bogotá vers Santa Marta, sur la côte caribéenne. Nous arrivons à l’aéroport bien à l’heure, enregistrons nos bagages, et nous dirigeons vers le contrôle de sécurité.

Quand je m’apprête à déposer mon sac à dos sur le tapis roulant, je me rends compte que j’ai encore avec moi une bouteille d’eau à moitié remplie. J’entreprends un affond. La dame de la sécurité m’interrompt avec un sourire: « Tranquilo, pour les vols nationaux, on s’en bat les couilles – tu peux passer avec ta bouteille d’eau remplie, sans souci! »

J’avoue, ma traduction de cette phrase n’est sans doute pas exacte. Mais si le personnel d’un aéroport peut se permettre un peu de laxisme en termes de sécurité, j’imagine que je peux pour ma part m’autoriser quelques libertés linguistiques. 😉

8 – Margarita

Margarita était l’une des volontaires travaillant à l’auberge Rua SM, où nous avons logé plusieurs nuits lors de notre séjour à Santa Marta. Lors d’un des petits-déjeuners, nous faisons sa connaissance, et le courant passe vraiment bien. Nous lui proposons de nous accompagner pour notre sortie de ce jour-là – à la plage d’El Rodadero (non loin de Santa Marta).

En déjeunant, puis en se promenant ensemble, nous faisant plus amplement sa connaissance. Elle est vraiment sympa. Elle a 29 ans et vient de Bolivie. Avant de voyager, elle a travaillé comme journaliste à La Paz, et à présent, elle cherche à travailler à son propre compte – avec notamment l’objectif de lancer prochainement un blog consacré au voyage (et plus précisément aux « femmes voyageant seules »). Très intéressant!

Par ailleurs, c’est un plaisir de parler en espagnol avec elle: avec son accent bolivien [plus proche de l’accent péruvien, nous semble-t-il], on la comprend facilement – bien plus facilement que les locaux colombiens (qu’elle nous dit avoir elle-même un peu de mal à comprendre parfois 😀 ).

Ce qui ne gâche rien: la sortie du jour est une franche réussite! Nous marchons d’abord un peu moins d’une heure et demie jusqu’à la bourgade balnéaire d’El Rodadero, où nous découvrons une plage magnifique avec une eau délicieuse. Sur le sable, des petites tonnelles sont installées pour les touristes – où l’on peut s’installer contre paiement. Le prix annoncé est de 30.000 pesos, mais Margarita s’empresse de négocier: « ¿Porqué tan caro? » (« Pourquoi si cher? ») En tant que bonne Bolivienne, elle a clairement ça dans le sang, et on ne paie finalement que 10.000 pesos – à peine plus de 30% du prix initial.

Après une petite heure passée sur la plage, nous nous dirigeons vers l’intérieur du village pour dîner. Il y a plein de petits restaurants, de gens qui nous invitent à entrer ici ou là, et nous optons pour un petit local qui a l’air bien typique du lieu. Le menu du jour est affiché à 17.000 pesos. On se laisse tenter… et on a bien fait – on se régale! Soupe de poisson puis plat de poisson grillé avec riz à la coco, patacones et salade. Miam!

Anecdote dans l’anecdote: quand l’addition arrive, on est agréablement surpris et doublement satisfaits. Le serveur nous a compté les menus à 12.000 par personne, et les boissons à 3.000 (moins que le prix affiché – qui est peut-être celui des touristes ?). On s’en tire donc avec une addition bien plus clémente que prévue. C’est peut-être encore Margarita, avec son look plus local que le nôtre, qui nous a attiré les bonnes grâces du serveur ?

Après El Rodadero, on poursuit notre aventure jusqu’à la plage de Cabo Tortuga – dont Margarita a entendu paler. A en croire les locaux, une longue marche nous attend… mais en réalité, on y est en une bonne demi-heure. A Cabo Tortuga, la plage et l’ambiance sont encore plus incroyables qu’à El Rodadero. On se pose, on se change, on plonge dans la mer. Trop bien!

Après la dernière baignade, on rentre à Santa Marta en bus, et on se retire respectivement dans nos appartements. Ainsi se clôture notre journée d’excursion avec Margarita, notre nouvelle copine bolivienne. On la reverra encore quelques fois avant de quitter la ville, et ce sera toujours autant un plaisir de discuter avec elle.

Quant à rester en contact… Margarita nous a expliqué qu’elle était vachement intéressée par notre expérience de volontariat en Equateur, et elle aimerait peut-être parler de nous (et de cette expérience) sur son blog. Elle nous a dit qu’elle reviendrait vers nous début juin, pour une interview. Héhé, suspense ! Espérons que d’ici là, nous n’aurons pas oublié tout l’espagnol que nous avons appris… 🙂

9 – On ne s’arrête pas à Barranquilla (promis)

Après une première semaine sur la côte caribéenne de la Colombie, nous quittons Santa Marta pour nous rendre jusqu’à Cartagena, ville qui sera notre dernière destination en Amérique latine. Le réceptionniste de notre auberge a appelé un taxi pour nous, et nous indiquons au chauffeur que nous désirons nous rendre à la gare des bus. Nous voilà en route – affaire rondement menée jusque-là.

Arrivés à la gare des bus, nous avons à peine le temps de sortir du taxi que nous avons déjà été abordés par le représentant d’une agence de transport. « Cartagena? » C’est en effet là-bas que nous nous rendons, et nous nous laissons porter. Pour nous convaincre d’autant plus, le racoleur précise pourquoi sa compagnie de bus est la meilleure: trajet direct de Santa Marta à Cartagena, sans arrêt intermédiaire à Barranquilla! Ça nous parait intéressant. On négocie le prix vite fait – le gars nous demande 30.000 pesos par personne, mais accepte notre proposition de 50.000 pour deux – on prend nos billets, on embarque, on s’installe.

Juste avant midi, le bus démarre. Il y a avec nous un groupe de Français, et en les écoutant parler, nous comprenons que leur destination à eux est… Barranquilla, justement. Hum, il y aura donc quand même un arrêt intermédiaire sur la route. Peut-être que ce que le racoleur voulait dire, c’est qu’il n’y aura qu’un très bref arrêt, juste pour débarquer des gens – sans qu’on se rende jusqu’au Terminal Terrestre et tout le tralala? Laissons-lui pour le moment le bénéfice du doute…

Vers 13:00, nous arrivons à Barranquilla, et nous constatons que nous n’avons deviné qu’à moitié ce qu’il en serait. Effectivement, le bus ne va pas à la gare des bus, mais il s’arrête sous un pont, juste à hauteur de la bretelle d’autoroute. Et il attend. Les minutes s’écoulent, et rien ne se passe! Je fulmine.

Appréciez vous-mêmes le professionalisme du chauffeur…

Clem et d’autres voyageurs vont tour à tour voir le chauffeur. « Qu’est-ce qu’il se passe, en fait?! » Le chauffeur répond inlassablement qu’on attend juste encore l’un ou l’autre passager, mais qu’on va y aller « maintenant ». C’est faux à chaque fois, puisque le temps continue de passer, et on n’a toujours pas bougé…

Bien sûr, nous avons compris la manigance du chauffeur et de son acolyte. Le bus n’est pas rempli, or toute personne qui embarquerait ici, « à l’arrache », représenterait un bénéfice net pour eux: pas de gare des bus, pas de ticket, pas de trace… juste quelques pesos pour leur propre compte.

Quand une heure entière s’est écoulée, nous n’y tenons vraiment plus. Cette fois, Clem et moi allons voir ensemble le chauffeur et son copilote, et on se fâche. « Bon, ça suffit maintenant, on y va! D’accord, on nous a menti au départ en nous faisant croire qu’il n’y aurait pas d’arrêt ici – tant pis pour nous d’y avoir cru. Mais maintenant, ça fait plus d’une heure qu’on n’a pas bougé: on démarre! »

Le chauffeur est d’une mauvaise foi crasse. Il avance d’abord de quelques mètres seulement, s’arrête à nouveau. « Mais il se fout de nous! » Nous insistons encore, et finalement, nous démarrons pour de bon. Pas trop tôt. Je suis vraiment remonté – j’ai le sentiment qu’on s’est bien fait rouler.

Nous notons le nom de la compagnie de transport: Linea Flamingo. A éviter absolument!

10 – Neuf, ou de seconde main?

Parmi les objectifs secondaires associés à notre voyage, nous dénombrions une petite commande spécifique de la part de mon ami Thomas (de Gand): dénicher en Colombie un exemplaire de seconde main de l’ouvrage Cent ans de solitude de Marquez – en version hispanophone originale (évidemment).

Nous sommes à Cartagena, dernière destination colombienne de notre voyage, et c’est donc le moment où jamais d’honorer la commande. Sous la « Torre del Reloj » (lieu-dit de la ville), nous trouvons une vendeuse de livres de collection. Elle vend effectivement le livre recherché, dans une première édition argentine vraiment très chic… et carrément au-delà de notre budget. Heureusement, la dame est bien sympathique, et – comprenant que nous ne cherchons rien d’aussi fancy – elle nous explique qu’il y a aussi une sorte de marché aux livres semi-permanent installé dans le Parc du Centenaire, tout proche. Nous nous y rendons.

Dès le premier stand de vente, le vendeur est au taquet pour se montrer à notre service – et nous encourager à acheter chez lui (c’est que des échoppes tout identiques à la sienne se succèdent sur plusieurs dizaines de mètres…). Nous lui expliquons ce dont nous avons besoin, et il nous présente deux exemplaires du livre recherché.

« C’est un exemplaire neuf?
— Oui, bien sûr, tout à fait!
— Dommage, nous cherchons en fait spécifiquement un exemplaire de seconde main, pour un ami.
— Ah non mais en fait, ce n’est pas du tout un exemplaire neuf – c’est effectivement un exemplaire de seconde main! »

Haha – le filou. Tous les procédés sont bons pour vendre, ici en Colombie, et les scrupules sont une commodité rare…

Nous examinons l’exemplaire. A vrai dire, même s’il a été (ré)emballé dans une pochette en plastique, il n’a effectivement pas l’air tout neuf. Nous négocions le prix, et embarquons notre achat. Ça aussi, ça fera une bonne anecdote pour le blog! 😀


Tim

Voyageur, rêveur, linguiste, musicien, animateur, formateur.

0 commentaire

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *