1 – Détour sur la route de Lillooet
Nous sommes le mercredi 15 mai 2019. Avec notre petite voiture baptisée “Volcano”, nous arpentons depuis quelques jours les routes de la Colombie Britannique. Ce matin, nous avons quitté Kamloops, et nous prenons la route vers Lillooet.
En chemin, nous nous engageons dans une grande conversation philosophique sur la mondialisation, les différences culturelles, le dépaysement… Nous sommes tous deux très emballés par la discussion!
Si emballés d’ailleurs que nous oublions un peu de regarder le GPS… Quand je m’en rends compte, je constate que ce dernier nous enjoint de tourner. “Ah ben ça alors, je n’avais plus regardé le GPS depuis tantôt, et pile quand je le regarde, il y a une bifurcation!”
Le hasard me parait heureux… mais ce n’est qu’une impression! En fait, cela fait 20 minutes que le GPS essaie de nous faire faire demi-tour à chaque croisement! C’est que nous ne sommes plus sur la bonne route! Nous nous en apercevons parce qu’effectivement, le GPS nous renvoie sur nos pas… et que notre “ETA” a augmenté de 40 minutes par rapport à ce qu’il était au départ.
Oups… 🙂 Une petite consolation malgré tout: la route correcte s’avère beaucoup plus belle que la route erronée! On a donc plutôt bien fait de retrouver le droit chemin… 🙂
2 – Bus payé par “carte de Freddy”
Nous sommes à présent de l’autre côté du Canada! Après Montréal, où nous avons retrouvé Véro – amie de Clem, et notre nouvelle compagne de voyage pour les deux semaines à venir – nous avons roulé à trois jusqu’à la ville de Québec, qui nous accueillera pour un total de trois nuits.
Pour notre premier soir dans la capitale québécoise, nous organisons une petite sortie “gastronomique” au restaurant “Les 3 Brasseurs” – qui accueillera nos appétits voraces. 🙂 C’est qu’en plus, c’est aujourd’hui l’anniversaire de Véro, et on veut marquer le coup!
Notre hôtel à Québec se trouve un peu en-dehors du centre-ville. A l’aller, nous avons fait le trajet à pied (1 heure de marche! 😉 ), mais à présent, découragés par l’obscurité de la nuit et alourdis par la bière et les burgers, nous optons pour un retour en bus.
Or, dans les bus québécois, il n’est possible de payer que de deux manières: soit avec une carte de transport (à acquérir à l’avance), soit en cash avec le compte juste. Nous voilà bien embêtés: nous n’avons avec nous que nos cartes de banque, et quelques trop grosses coupures sur lesquelles le chauffeur ne peut pas nous rendre la monnaie…
Heureusement, notre bonne étoile veille sur nous! Nous avons à peine entrepris les pourparlers avec le chauffeur qu’un jeune homme se lève et nous rejoint à l’avant: il passe sa carte de transport trois fois pour nous, et nous invite à nous asseoir! Trop génial!
Nous nous installons en face de lui, et le remercions profusément. “On aime bien les Belges, ici!” nous répond-il, arborant lui-même un petit accent français. Nous voilà démasqués, par un (quasi-)compatriote européen! 🙂
Le trajet sera consacré à faire brièvement connaissance. Avec la bière bue aux “3 Brasseurs”, nous sommes d’humeur sociable et enthousiaste. 🙂 Le jeune homme s’appelle Freddy, vient effectivement de France et habite à Québec depuis 4 ans. Il travaille dans un restaurant chic de la ville, et n’a pas le projet de rentrer en Europe de sitôt.
Lorsque le jeune homme sortira du bus, la foudre de l’inspiration frappera notre chère ClemCloum. “En fait, les gars, on a payé notre bus… par carte de Freddy!!!” Hilarité générale. 😀
3 – La pire pizzeria de Montréal
26 mai 2019. Notre trip au Québec se poursuit, et nous sommes de retour à Montréal. C’est l’occasion pour Clem et Véro de retrouver leur amie belge Eva qui, avec son copain Jérôme, habite au Canada depuis quelques mois.
A l’issue d’une belle journée de découvertes, nous nous retrouvons sur la terrasse de la “Napoli Pizzeria”, dans la Rue Saint-Denis, pour le souper.
Le repas se passe plutôt bien et les pizzas sont tout à fait correctes, mais les choses tournent au vinaigre vers la fin de la soirée. Alors que terminons de manger, notre sympathique serveuse nous demande si nous désirons autre chose et, comme nous lui répondons par la négative, elle nous demande aussi si elle peut se permettre de nous apporter notre addition, sachant que son shift se termine bientôt. Nous n’y voyons aucun inconvénient et acceptons volontiers.
Vingt minutes plus tard, comme nous n’avons toujours pas reçu notre addition, nous interpellons un autre membre du personnel (qui semble être le manager).
“Excusez-moi, nous avons demandé notre addition il y a 20 minutes, mais ne l’avons toujours pas reçue…
— Non, vous n’avez pas demandé votre addition.
— Je vous demande pardon?
— Vous n’avez pas demandé votre addition. C’est la serveuse qui vous a proposé de vous l’apporter – et ce n’est pas comme ça qu’on fonctionne ici! D’ailleurs, c’est bien simple, cette serveuse impertinente ne travaille plus ici, je lui ai dit de dégager!”
Nous n’en croyons pas nos oreilles! La serveuse était pourtant toute sympathique, et c’est justement ce drôle de manager très rustre qui vient de jeter un froid et de nous mettre mal à l’aise…
Nous marquons notre surprise, et insistons pour recevoir notre addition au plus vite – histoire de pouvoir filer sans tarder.
Pour couronner le tout, l’addition que nous recevons ne correspond que de très loin à notre repas! (Logique, puisque la serveuse qui s’est occupée de nous n’est plus là…) Nous finissons par devoir accompagner le serveur / manager à la caisse, à l’intérieur, pour lui dicter chacun à notre tour la composition de notre repas. Malaise… Nous ressortons de l’établissement à la fois tendus, déçus et mécontents.
Le lendemain, quand nous repasserons dans la Rue Saint-Denis, nous verrons sur la devanture du restaurant un appel à candidature pour une nouvelle serveuse. Nous n’avions donc pas rêvé – notre sympathique serveuse de la veille s’était bel et bien fait expulser (sans raison)! Quelle honte… Restaurant à déconseiller le plus vivement possible!
4 – Un thermostat en papier?
Notre périple dans l’Est canadien se poursuit. Après le Québec, nous voilà en Ontario. Pour Véro, c’est déjà bientôt la fin du voyage. Il nous reste juste encore trois nuits avec elle dans un petit AirBnB de Toronto.
Malheureusement, niveau logement, on ne clôturera pas les choses en beauté. Alors que notre AirBnB précédent, à Ottawa, relevait du grand luxe, celui de Toronto s’avère beaucoup plus miteux… Il s’agit d’une vieille cave aménagée, toute sombre, avec un divan et deux lits simples, une salle de bain plutôt crade et une cuisine nullement équipée… Hum, pas top!
Mais le plus drôle reste à venir. Après avoir déposé nos affaires, nous remarquons que, mine de rien, il fait plutôt froid dans notre cave. C’est que l’air conditionné tourne à fond!
J’envoie un petit message au propriétaire, pour lui demander s’il est possible de baisser un peu le conditionnement d’air. Il me répond qu’il arrive, et se présente effectivement auprès de nous quelques minutes plus tard. Il examine la situation – bon, c’est vrai qu’il fait froid, cependant, on ne peut pas couper l’airco car c’est un seul et même système pour toute la maison, et en-haut, il fait trop chaud.
“Mais on peut boucher l’arrivée d’air. Toi, prépare l’essuie-tout, je vais chercher du papier collant.”
L’homme s’est adressé à moi, en me montrant le rouleau d’essuie-tout. Je le regarde, incrédule. “Tu me comprends, quand je parle?” me demande-t-il, en parlant soudain très lentement.
Je le rassure sur mes talents linguistiques et ma connaissance de l’anglais, mais lui exprime quand même ma surprise. Pour sa part, il ne semble pas trouver cela bizarre le moins du monde. Il s’éclipse et revient avec du papier collant. Entre-temps, j’ai préparé quelques coupons de papier…
Et me voilà les bras tendus, au milieu de la cave, à colmater une bouche d’air conditionné avec du papier essuie-tout – dubitatif quant à la pertinence énergétique de mon action… mais d’ores et déjà enthousiaste à l’idée de raconter à d’autres cette anecdote complètement loufoque!
5 – Encore une histoire de bus…
Après le départ de Véro, il est bientôt temps pour nous aussi de quitter le Canada et d’attaquer la toute dernière partie de notre périple – notre traversée du Midwest américain.
Une fois n’est pas coutume, nous avons choisi de traverser la frontière en bus. Il y a une ligne Greyhound qui relie Toronto à Detroit: c’est exactement ce dont nous avons besoin! Nous sommes le 3 juin, et décidons que nous ferons le trajet le lendemain.
Cependant, Clem et moi constatons que nos cartes de crédit sont temporairement inutilisables. Nous ne pouvons donc pas acheter nos billets de bus en ligne… Pas de souci: avec Sterenn et Benjamin [nos amis belges habitant à Toronto, qui nous ont accueillis pour nos dernières nuits dans la capitale ontarienne], nous nous rendons dans le centre-ville pour retirer du cash, puis à la gare des bus où il s’agira d’acheter nos billets au guichet, à l’ancienne.
Cependant, les choses ne se passent pas du coup comme prévu. Au guichet, la vendeuse nous explique qu’elle ne peut pas nous vendre de billet pour le bus vers Detroit, car ce dernier est complet. “Mais allez voir sur notre site web, là, il restera sans doute encore quelques places!” Hum, ça ne fait pas notre affaire: nous voulions justement éviter l’achat en ligne, et nous venons de retirer du cash canadien – qui nous sera inutile dès le lendemain.
Heureusement, Sterenn et Benjamin nous aident à régler la situation. Via la connexion 3G de nos amis, nous accédons (toujours au beau milieu de la gare des bus!) au portail de vente en ligne Greyhound, et trouvons les billets dont nous avons besoin. Ceux-ci sont même moins chers finalement que ceux qu’on nous aurait vendu au guichet! Ouf!
Ce sont nos hôtes qui paient pour nous avec leur carte, et nous les remboursons aussitôt avec notre cash. Une affaire rondement menée, où tout est bien qui finit bien! Mais quel drôle de modèle quand même…
6 – Welcome to Detroit
4 juin 2019, dernier réveil à Toronto. Aujourd’hui, on repasse la frontière, et on retourne aux Etats-Unis! Ce soir, nous serons à Detroit – ville où habitent Awni et Elias (deux des frères de Wajih, mon bon ami belge d’origine jordanienne), que j’ai déjà rencontrés lors d’un précédent voyage, en 2015.
J’ai déjà contacté Awni et Elias il y a quelques semaines, pour annoncer notre passage dans leur coin (et Wajih m’a assuré qu’au moins un de ses frères nous accueillerait sans aucun souci!), cependant, au moment de faire nos sacs pour le départ ce matin, je n’ai toujours pas de nouvelles… J’ai fait des relances, mais je sens que l’incertitude me donne un sentiment inconfortable.
On fait nos adieux à Sterenn et Benjamin [on les reverra en Belgique d’ici quelques mois!], on retourne à la gare des bus repérée la veille, on embarque dans le Greyhound en direction de Detroit… Ca y est, Awni me répond! Zut – son épouse a eu des ennuis de santé, et il n’est pas en mesure de nous accueillir, après tout.
Je renvoie dès lors un message à Elias, ainsi qu’à Wajih (des fois que ce dernier pourrait nous aider à distance). Dans le doute, nous postons aussi une annonce sur le site CouchSurfing, en guise de plan B.
Quand on arrive à hauteur de notre premier arrêt (l’aéroport de Toronto), Elias me rappelle! Bingo! Il m’explique qu’il vient de parler à Wajih, et me rassure: aucun problème pour lui et sa famille de nous accueillir chez eux quelques jours, dès ce soir. Il viendra nous chercher à la gare des bus de Detroit, tout à l’heure. Je lui confirme notre heure d’arrivée, et je raccroche avec un grand soupir de soulagement. Parfait!
Un peu après 18:00, nous sommes à la frontière. Comme ce fut le cas quelques semaines auparavant (lorsque nous avons passé la frontière dans l’autre sens, allant de Seattle à Vancouver), le bus s’arrête et tout le monde descend. Le contrôle est plutôt sérieux et sévère (tous les bagages sont sortis de la soute, alignés sur le parking, reniflés par un chien… puis chacun doit aller présenter son passeport à un agent et répondre à quelques questions), mais les choses se passent bien pour nous.
Ce n’est pas le cas pour tout le monde… Un peu plus loin sur le parking, nous observons quelques policiers qui, avec leur chien, inspectent le coffre d’une Cadillac. Le coffre est tout en désordre et rempli de sacs en plastique, ce qui leur a sans doute paru louche. Soudain, le chien s’excite, et quelques instants plus tard, l’un des agents brandit fièrement un petit sachet de poudre blanche. “I got it guys! It’s about one or two ounces!” Les agents jubilent. (Ils ne doivent pas coincer des contrebandiers tous les jours…) On se croirait presque dans un film américain! 🙂
Finalement, le bus repart… pour nous redéposer presque aussitôt. Il n’y a en fait que quelques minutes de route entre le poste frontière et la gare des bus de Detroit. On se pose et on fait le point. Je ne vois pas encore Elias, et on se dit qu’il serait bon de le recontacter. Le wifi de la gare des bus ne semble pas fonctionner, mais fort heureusement, notre carte SIM achetée à Vancouver capte toujours le réseau canadien. Je peux donc passer un coup de fil à notre hôte.
Les instants qui suivent sont un peu chaotiques. 🙂 J’ai Elias au bout du fil, mais il parait très occupé, et je l’entends très mal. Je finis par comprendre qu’il va m’envoyer le numéro d’une autre personne à contacter. Par message, je comprends enfin de quoi il s’agit: ce n’est pas lui finalement, mais son cousin Amjad, qui va venir nous chercher.
On envoie du coup un message à Amjad, qui est là 5 minutes plus tard, accompagné de son épouse. Ils nous embarquent, et nous faisons connaissance. A force d’intermédiaires, mon prénom s’est quelque peu transformé: c’est que sur le siège arrière, on repère une petite pancarte d’accueil, préparée par notre chauffeur, sur laquelle on peut lire, en grand, “TINO”. 🙂 C’est trop mignon!
Néanmoins, il n’y a pas erreur sur la personne: nous sommes bien les voyageurs attendus, et d’ici quelques minutes, nous serons chez Elias. Dire que ce matin, on ne savait pas encore où on passerait la nuit ce soir… Voilà une affaire rondement menée!
7 – Un trozo de Ecuador en Chicago
Quand nous faisions du WWOOFing à Atahualpa, en Equateur, notre hôte et ami Javier avait mentionné que sa mère et sa sœur vivaient à Chicago. De notre côté, cette information n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd! A l’approche de notre arrivée en Illinois, ayant gardé contact avec Javier via WhatsApp, nous lui avons demandé s’il pensait que sa sœur serait disposée à nous accueillir quelques jours, et – le cas échéant – s’il pouvait nous partager son numéro de téléphone.
Notre cher fermier équatorien n’y vit aucun inconvénient… and the rest was history! Nous revoilà donc bientôt, environ deux mois après avoir quitté l’Amérique latine, accueillis au sein d’une famille équatorienne. Trop chouette de pouvoir pratiquer à nouveau la langue espagnole!
Du même fait, nous faisons la connaissance d’une petite famille plutôt sympathique. La sœur de Javier s’appelle Carolina, et sa ressemblance avec notre ami fermier est frappante. Aucun doute sur le lien de parenté! 😉 Avec elle vit aussi Eva, sa mère, ainsi que Luis, son mari, et Benjamin, leur fils de 9 mois.
Eva vit aux Etats-Unis depuis plusieurs années, mais pour Luis et Carolina, ça ne fait encore que deux ans environ. Carolina ne parle d’ailleurs pas (encore) anglais. Raison de plus pour nous de nous remettre (avec grand plaisir) à la langue de Cervantes!
L’immersion linguistique sera d’ailleurs telle que lorsque nous prendrons le bus, le lendemain, pour nous rendre dans le centre-ville de Chicago, Clem lancera un sympathique – mais tout à fait involontaire – “¡gracias!” au chauffeur à qui nous viendrons d’acheter notre ticket. Vive les mélanges culturels! 😉
8 – Drapeau belge en Indiana
Au 153ème jour de notre périple, nous quittons Chicago et l’Illinois, pour nous rendre à Indianapolis, chef-lieu de l’état d’Indiana. Notre découverte du Midwest se poursuit!
A Indianapolis, nous sommes attendus pour deux nuits chez KP, un charmant et sympathique retraité chez qui j’ai déjà eu l’occasion de faire du CouchSurfing en 2015 lors d’un précédent voyage, et que je me réjouis de revoir!
Lorsque nous arrivons chez lui, une vue peu commune nous attend: devant la façade de sa charmante petite maison, un immense drapeau belge flotte au vent, et nous indique sans doute possible que nous sommes arrivés à destination!
C’est que KP, qui est un grand habitué du CouchSurfing, aime mettre les petits plats dans les grands pour accueillir ses visiteurs. Il se fait un point d’honneur d’habiller toujours sa façade aux couleurs du pays d’origine de ses invités, et sa réserve de drapeaux n’est dès lors pas des moindres! Le ton est mis d’emblée avec notre hôte: nous étions bel et bien attendus, et sommes plus que les bienvenus!! Quelle chance! 🙂
Les deux jours et demi passés en Indiana avec KP seront courts, mais brefs – comme on dit. Notre hôte ne manque pas de ressources, et il nous a concocté un magnifique programme de découvertes: souper à la Trader’s Point Creamery de Zionsville, visite du “musée vivant en plein air” Conner Prairie à Fishers, temps libre de découverte du centre-ville d’Indianapolis (et de son Capitole), souper à la Friendly Tavern à Zionsville… Nous apprenons plein de choses sur l’histoire des Etats-Unis, découvrons les habitudes culinaires locales, discutons de la vie, du monde, de la société américaine… et passerons globalement deux journées très agréables et intéressantes!
Malheureusement, bien trop vite, il est déjà temps de replier le drapeau… Le 13 juin, nous reprenons la route, direction le Missouri, où d’autres aventures nous attendent.
Merci encore, KP!! Nous espérons que ce n’était pas la dernière fois que le drapeau belge flottait devant ta charmante maison!
9 – Boulevardia, un orage et un K-way
Les 14 et 15 juin 2019 était organisé Boulevardia, le festival de la bière de Kansas City, MO, mis en place par la brasserie locale “Boulevard”.
Une anecdote cocasse me lie à cette brasserie, et à ce festival. En septembre 2016, alors que mon ami Denis et moi-même buvions un verre en terrasse à Saint-Géry à Bruxelles, nous avons fait la rencontre d’Adam – Américain originaire de l’Ohio, travaillant pour la brasserie Boulevard et se trouvant à l’époque en “voyage d’étude” de quelques jours en Belgique, aux frais de son employeur. (La brasserie Boulevard fait partie du groupe belge “Duvel-Moortgat”, d’où le lien avec la Belgique… 🙂 ) Lors de cette soirée de septembre, l’alcool et la convivialité aidant, Adam nous avait parlé de Boulevardia, organisé chaque année en juin.
“You guys should come next June! If you take care of plane tickets, I’ll take care of all the rest!!”
Sur le coup, l’idée nous avait paru excellente! Le lendemain matin, elle nous semblait toujours aussi bonne. Et c’est ainsi qu’en juin 2017, puis à nouveau en juin 2018, Denis et moi avons participé à ce festival – profitant de tickets VIP offerts par Adam! 😉
Un passage à Kansas City pour l’édition 2019 du festival m’avait dès lors semblé être une étape inévitable de l’aventure “Team Claim the World”! Ce serait non seulement l’occasion de revoir Adam, sa famille, ses collègues, ses amis, mais aussi de présenter tout ce beau monde à ma chère ClemCloum. 🙂
C’est effectivement ce que nous avons fait! Venant d’Indianapolis, nous arrivons dans le Missouri le 13 juin, passons d’abord une nuit à Columbia chez Adam, puis poursuivons jusqu’à Kansas City pour le festival.
Niveau logement à KC, Adam nous a déniché un super plan! Il se fait que dans le cadre de son festival, la brasserie Boulevard a réservé un grand nombre de chambres dans l’hôtel Marriott de la ville – à l’intention de son public, et de ses invités VIP (principalement des partenaires commerciaux). Parmi ces invités se trouve Tom, un ami d’Adam, gérant de restaurant à Columbia. Adam a tout prévu:
“Tom est célibataire depuis peu, et il participera tout seul au festival – or il disposera d’une chambre avec deux lits doubles. S’il peut co-voiturer avec vous entre Columbia et Kansas City, aller et retour, il est okay pour vous accueillir dans sa chambre! Pas de frais pour vous – mais offrez-lui peut-être à manger à l’occasion…”
Trop génial! Le festival commence sous de bons auspices!
Pour le reste, les deux jours de festival se passeront effectivement très bien – avec néanmoins une clôture assez inattendue! En fin d’après-midi, le second jour, le ciel se couvre et on sent que le mauvais temps approche. Or, après vérification sur internet, il s’avère qu’il ne s’agit pas d’une petite averse du dimanche… mais bien d’un énorme orage qui se prépare!
Les organisateurs du festival décident d’ailleurs de ne prendre aucun risque: les derniers concerts sont annulés, et tout le monde est invité à se mettre rapidement à l’abri (et à se tenir loin des tentes et autres tonnelles).
Bien vite, nous sommes trempés jusqu’aux os! Heureusement, malgré la pluie, il fait toujours chaud. Tant mieux, car personne d’entre nous n’a de veste avec lui. Personne… sauf John, un autre ami d’Adam! Ce dernier nous avait fait sourire plus tôt dans la journée, quand il avait demandé s’il pouvait glisser son petit K-way dans le sac de je-ne-sais-plus-qui. A présent qu’il drache, et qu’il est le seul à être couvert, son allure est impayable et nous fait bien rire! Malgré la pluie, ce n’est pas la bonne ambiance qui manque… 🙂
10 – Des alligators dans le Bayou
Après le Missouri, son festival, ses quelques litres de bière et son orage, notre voyage se poursuit vers le sud. Quittant Columbia le 18 juin, nous faisons trois petites escales en chemin (dans le Missouri, le Tennessee et le Mississippi), pour arriver le 23 juin 2019 à la Nouvelle-Orléans!
Là-bas, nous logerons chez mon ami A.j. Foret, en plein cœur du “quartier français”, à deux pas à peine des célèbres Bourbon Street et Royal Street. A.j. m’a déjà accueilli en 2015, lors d’un passage précédent en Louisiane, et c’est un honneur à présent de lui présenter Clémence. Nous avons prévu de passer 6 nuits à la Nouvelle-Orléans, et même si A.j. ne sera pas présent jusqu’à la fin de notre séjour (il part en croisière dans les Caraïbes – petites vacances vite fait, quoi 😉 ), il nous laissera généreusement les clés de son appartement, et même de sa voiture – en nous indiquant simplement où les laisser lorsque nous repartirons à notre tour. Trop bien!
De notre séjour à “New Orleans”, nous retenons plein de choses: les incroyables musiciens de rue dans le quartier français, l’invitation d’A.j. à manger chez “Antoine’s” (restaurant d’inspiration française dans le centre-ville), la promenade à Audubon Park, des beignets offerts par un inconnu au “Café du Monde”, les “streetcars” (le tramway local), etc. Cependant, ce qui nous aura peut-être le plus dépaysé et impressionné, c’est notre promenade dans le bayou!
C’est A.j. qui nous y amène. Il faut une trentaine de minutes pour rejoindre en voiture le “Bayou Coquille”, au départ du centre-ville. L’excursion compte 4 participants: A.j., Clem, moi… et Matthieu, un sympathique saxophoniste français logé par A.j. en même temps que nous.
La promenade me plait beaucoup! C’est la première fois que je vois des “swamps” (“marécages”) – et c’est plutôt impressionnant. On voit des araignées gigantesques, des arbres majestueux, une végétation luxuriante… Encore bien différent de tout ce qu’on a pu voir jusque-là!
Des panneaux nous indiquent même que dans l’eau, à quelques mètres de nous, se trouvent… des alligators! Il est dit de ne pas les nourrir… et ce n’est effectivement pas notre intention. 🙂
On gardera néanmoins les yeux bien ouverts, et finiront même par repérer quelques spécimens, tranquillement posés dans l’eau, ne laissant dépasser de la surface que leurs yeux et leurs narines.
Bien entendu, s’il est permis de se promener dans le bayou malgré la présence des alligators, c’est que ces derniers ne représentent aucun danger pour l’être humain – à condition, sans doute, de ne pas quitter les sentiers. A vrai dire, comme pour une grande partie du règne animal, c’est plutôt le reptile qui doit se méfier de l’être humain… comme en témoignent certaines habitudes culinaires, repérées un peu plus loin!
BONUS – Rooftop à Miami!
Quand nous quittons la Nouvelle-Orléans, le 29 juin 2019, il ne nous reste plus que 4 jours de périple… que nous avons choisi de passer à Miami Beach – histoire de prendre quelques dernières “vacances” (haha) avant le grand retour!
Ici, c’est Clem qui est en terrain connu. Elle a déjà fait un séjour à Miami Beach il y a quelques années, et elle connait les bons plans – notamment le restaurant “Big Pink”, dont elle me parle depuis des semaines, et qu’on découvre dès notre arrivée! (Verdict: excellent! 😉 C’est quand même dingue, l’obsession qu’ont les Américains pour la nourriture, haha! 😀 )
Un autre bon plan à connaitre, c’est que beaucoup des hôtels (un peu plus chics) de la ville disposent d’une piscine “rooftop” – et que parfois, celle-ci est accessible sans que l’on doive nécessairement être client de l’hôtel. Il suffit de rentrer, de suivre les flèches… et de s’installer sur un transat comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. 😉
Du coup, on décide d’appliquer ce principe, après avoir repéré, devant un hôtel non loin du nôtre, sur Collins Avenue, un panneau indiquant “HIGHBAR – Pool, bar, restaurant”. Aha, nickel! On note l’adresse, on va chercher nos maillots, et on monte comme si de rien n’était… 🙂
On découvre alors une magnifique petite piscine, entourée de parasols et de transats étincelants, où nous comprenons immédiatement que nous allons trouver notre bonheur! (Haha.) On se pose, on repère les lieux… Outre la piscine, il y a effectivement un bar au même étage – et à vrai dire, rien n’indique vraiment que le lieu serait réservé aux clients de l’hôtel… Parfait!
[Pour compléter l’anecdote, notez que plus tard, on viendra quand même nous demander notre numéro de chambre… Mais quand nous indiquons que nous ne logeons pas là, on ne nous demande pas de descendre – seulement de libérer notre transat du bord de l’eau, pour rejoindre, if you don’t mind, une zone un peu plus reculée [lisez: à peine quelques mètres plus loin!], où les transats – fussent-ils moins proches de l’eau – s’avèreront même finalement plus confortables! 😀 ]
Histoire de profiter pleinement de nos derniers instants de voyage, nous consultons la carte du bar, et nous laissons tenter deux fois. D’abord, par deux petites coupettes de mousseux – pour trinquer à la réussite de notre aventure – puis par des burritos et des bières, dégusté(e)s sur nos transats. On vit la vie de la château, là! Et l’addition nous ramènera d’ailleurs un peu à la réalités: 25$ pour le mousseux, 60$ (!) pour les burritos et les bières. Haha – petit craquage de fin de voyage! 🙂
Bon, on ne mangera pas tous les jours sur le rooftop… Allez, demain on retourne au Big Pink! 😀
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